Agora : « Côté amont, notre logiciel a changé »
Dans un contexte d’instabilité, la coopérative de l’Oise a tenu son assemblée générale, le 13 décembre à Beauvais, sur le thème de l’innovation comme vecteur d’opportunités, après avoir décrypté la campagne 2021-2022 et fait le point sur son projet Agora 2030.
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« Nous terminons l’exercice 2021-2022 avec un chiffre d’affaires record à 362 M€, en hausse de 37 % par rapport à l’exercice précédent, et un résultat net de 3,5 M€, souligne Thierry Dupont, président de la coopérative Agora, de Clairoix dans l’Oise, qui a tenu son AG le 13 décembre à Beauvais, après avoir clôturé ses huit assemblées de section en région.
Ces résultats, supérieurs à ceux auxquels la coopérative était habituée, s’expliquent par la deuxième collecte historique d’Agora à 979 500 tonnes, mais compliquée à gérer car très humide, une remontée du cours des céréales et une forte hausse du prix des intrants, notamment des engrais. Le chiffre d’affaires appro de la coopérative affiche une augmentation de 42 %, à 99 M€. Et pour les agriculteurs qui ont vendu leur blé au prix moyen, il s’est élevé à 232 €/t.
Agora 2030, point d’étape
Forte de ces résultats « de bonne facture » comme les qualifie le président d’Agora, la coopérative a redistribué 900 000 € à ses adhérents. Ses dirigeants ont également profité de la tenue de l’AG pour faire un point d’étape sur son projet Agora 2030, lancé en septembre 2020. « Nous l’avons décliné en cinq axes stratégiques, l’agroécologie, l’orientation marchés, l’innovation, l’engagement adhérent et les partenariats », rappelle Agnès Duwer, directrice de la coopérative.
Sans rentrer dans le détail, elle a cité quelques exemples. « Contrairement à d’autres distributeurs de la région, nous avons proposé aux agriculteurs, pour sécuriser leurs achats d’engrais azotés, un contrat avec dépôt de garantie non appelé, c’est-à-dire que si, ailleurs, l’adhérent doit verser un acompte pour commander ses engrais, chez nous, une ligne comptable est créée, mais il n’avance pas l’argent. »
La création de valeur
Autres exemples, à la jonction de l’agroécologie et de l’innovation, la création d’un AgroClub ACS, agriculteur de conservation des sols, qui réunit 58 agriculteurs, d’une démarche HVE, suivie par 50 adhérents et d’un projet AgroCarbone, qui associe 30 jeunes avec à la clé une valorisation via Roquette en pois, par exemple, Budweiser en orge de brasserie plus riche en protéines, Nestlé en maïs, voire peut-être un jour, des entreprises hors domaine alimentaire, comme Chanel, qui est implantée près de Noyon dans l’Oise, en décarbonation.
« Nous avions la réputation d’être dans une logique, en céréales, de massification, reconnaît Thierry Dupont. Désormais, nous proposons aussi aux adhérents des créneaux pour mieux valoriser leurs productions, créer de la valeur. De même, côté amont, notre logiciel a changé. Nous étions des vendeurs de produits, nous sommes désormais des apporteurs de solutions. »
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